Amazon triomphe sans gloire. Ou est son péril ?

Ce matin du 1er septembre 2014 sur la première « le dossier d’écomatin » concernait la dominance et le monopole de Amazon sur le marché du livre: « Le dossier économique, ce matin, concerne le géant des ventes en ligne, l’américain Amazon, qui est en conflit ouvert avec l’éditeur français Hachette. Le différent porte sur le prix des livres électroniques. Alors qu’ils s’échangent des noms d’oiseaux, 900 auteurs américains prennent la plume pour dire qu’ils soutiennent Hachette dans ce bras de fer. Étonnant ? »

Vous pouvez l’écouter ici: Cfr http://www.rtbf.be/info/emissions/article_les-dossiers-d-ecomatin?id=8345046

En  bref, les éditeurs, les auteurs et les libraires se plaignent de la dominance et du monopole de Amazon.

Est-ce vraiment le triomphe de Amazon ?

Depuis 2010, je travaille sur des études et des projets autour de l’édition et la lecture électronique. Mon avis est simple: si les éditeurs et les auteurs se plaignent de Amazon, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux même.

Autant au nord du pays lors de ma participation à la Vlaams eBoek Platform (VEP) qu’au sud pour le quel  j’ai collaboré à des projets et des études (ex: impact des livres éléctroniques sur le secteur du livre en FWB pour les bibliothèques publiques et les libraires), je n’ai cessé d’expliquer que nous devions construire une alternative à Amazon car il était idiot de passer par Amazon pour vendre un livre belge à un belge. Nous pourrions monter une plateforme rien qu’avec la moitiers de la marge de Amazon sur la vente de livres belges aux belges.  Malgré les subsides disponibles et l’approche volontaire des administrations flamandes et de la communauté française de Belgique, les auteurs/éditeurs/libraires belges n’ont pas été capables de mettre en place une stratégie locale et une démarche volontaire de vente en ligne et de distribution de livres papier et/ou électronique.   Boek.be s’est éloigné de la Vlaams eBoek Platform et je ne sais même pas ce que les libraires francophones ont fait des subsides qui leur ont été octroyés à l’issue de mon étude qui recommendait de mettre en place une plateforme commune.  Je me suis déplacé chez pas mal d’éditeurs, je les ai interpellés sur le livre électronique au salon du livre, j’ai visité  les libraires de Wallonie et Bruxelles… Au final, seules les bibliothèques publiques, lesquelles en ont finalement peut-être le moins besoin, se sont montrées entreprenantes et innovantes.

Depuis 4 ans les éditeurs n’ont pas bougé. Il ne sont pas capables de s’unir pour agir ensemble. Certains détestent la technologie et l’informatique.  Alors, pendant ce temps, Amazon gagne du terrain, sans rencontrer une réelle opposition…

Au delà du manque d’innovation technologique, on peut également également soulever des manquements dans les domaines marketing/vente et de la logistique.

Marketing et vente ?

Il faudrait commencer à écrire des livres et des offres que les gens ont le temps de lire (comme le « Kindle Single » ou la vente de fragments de livres) ou qui les intéressent (mais pendant que les américains profilent leurs client avec Facebook et Google comment connaissons nous notre client en Belgique ?). Personnellement à chaque fois qu’on me téléphone pour me vendre un abonnement à je ne sais quelle revue, je demande de me recontacter lorsque une offre 100% digitale sera disponible à un prix qui me semble intéressant. J’attends toujours…  

L’avenir est au « contenu » ? Je pense plutôt qu’il est au « service ». Mais quel service les éditeurs veulent-ils rendre à leurs lecteurs ?

Il m’a été impossible de convaincre les éditeurs de journaux et de magazines de participer à une plateforme de lecture comme eLinea sur laquelle les lecteurs peuvent s’abonner sélectivement au flux d’informations qui correspondent à leurs intérêts.

Les prototypes innovants de découverte et de présentation de livres électronique subsidiés par l’IWT en Flandre n’ont pas suscité d’intérêt parmi les éditeurs. Hors il me semble que c’est de là que vient la vente: aider le lecteur à trouver   la lecture qu »il lui faut dans son contexte.

A la place ces mêmes éditeurs et auteurs qui se plaignent, mettent quand même leurs livres en ligne sur Amazon et passent à la caisse…

Logistique ?

Avant même de vendre des livres électroniques, on pourrait commencer par vendre des livres papier via Internet. Mais ce que Amazon sait faire en Belgique, les éditeurs et les libraires Belges n’en sont pas capables: mettre en place une chaîne logistique de distribution efficace. Est-ce la faute d’Amazon ? Comment se fait-il que aux Pays-Bas, il existe une alternative logistique à Amazon (ex:Bol.com) ?

On fait quoi maintenant ?

Depuis plus de 4 ans mes clients, mes partenaires business et moi même nous sommes suis mis à la disposition des auteurs/éditeurs/libraires Belges avec l’ambition de les aider à monter des alternatives à Amazon. Ils n’ont pas répondu présent. Aujourd’hui je ne peux pas les plaindre. La politique de l’autruche montre ses limites… Le lion Amazon s’est irrémédiablement approché…

Il est trop tard pour éviter de sérieux dégâts. Mais peut-être pas pour sauver le secteur. Mais alors pas « par le bas »: voter une taxe-loi Européenne anti-amazon du style prix unique du livre ne serait qu’obtenir un sursis suivi d’une revanche encore plus violente car si on ne trouve pas sur Amazon ce qu’on cherche pour un prix conforme  au marché on le trouvera peut être ailleurs sur d’autres réseaux.

Il faut donc en sortir « par le haut »: investir, concurrencer et dépasser Amazon. Seul (« no pain no gain ») ou en groupe……

Journée du livre numérique à Bruxelles, ce 7 février 2011

La journée du livre 2011 de ce 7 février était riche d’informations sur les initiatives Françaises et Flamandes. J’aurais voulu en savoir plus sur les futures initiatives Belges Francophones. (Peut-être en saurons nous en d’avantage quand la ministre de la culture Fadila Laanan aura finalisé, dans un ou deux mois, le plan d’action numérique pour la Communauté Française). Quelques infos et extraits de mes notes.Cette journée sur le Livre Numérique 2011, donnait suite à une série de journées organisées par, ou avec le concours de, la Communeauté Française. J’avais assisté a une de ces journées a TechnoFutur : le livre soluble dans le net.

Tout d’abord, Mme Garsou a rappelé les différentes actions du Service Lettres et Livres de la Communauté Française. Il y a un plan numérique de la Communeauté Française qui base sur 2 axes:

  • Un entrepôt numérique, géré par PEPS (Numérisation du Patrimoine)
  • La promotion des auteurs via un « Portail numérique ». Ce portail sera d’abord ouvert aux professionnels (pour faire de la promotion en interne sans doutes) puis au public en septembre. Portail ? Chouette, c’était ma spécialité chez HP et mes meilleures ventes chez IBM…

De multiples autres actions ont été ou seront entreprises:

  • Les 6 journées sur la lecture numérique
  • 50 interviews visant à la consultation des acteurs du livre par Clothilde Guislain
  • Veille numérique, avec une lettre d’information lancée le 4 février (accès ? url ?)
  • Des formations pour les libraires et les éditeurs
  • Un vadémécum des livres électroniques
  • La libération de budgets pour la numérisation de livres via le CNL en France
  • Des discussions sur la concurrence des ebookstore Français avec les Belges
  • La base de donnée des auteurs
  • L’ouverture d’un espace numérique dans l’Adeb

Que des bonnes nouvelles ! J’aimerais en savoir plus mais je ne trouve pas beaucoup d’infos sur le web. Si vous avez des bonnes sources d’info, faites le moi savoir. Merci.

Dans le Panel d’experts des Français, un Wallon  et un Flamand. Voici quelques extrait choisis de mes notes pour vous donner le ton de la journée si vous n’avez pu y participer.

Herve bienvault. Aldus conseil.
@aldus2006
http://aldus2006.typepad.fr/

  • Charge de cours pour livres numerique universite de Bordeaux. Opposition de principe aux drm. Fabrique des livres depuis 20 ans.A réalisé une étude sur le coût de production du livre numérique.

 

  • « 2010 est l’anéee 0 du livre numérique »
  • Le livre c’est 9% du marche US soit 1 milliard de dollars. A partir de 1 milliard de dollar une certaine logique d’investissements se met en place
  • Les lecteurs attendent des baisses des 40 a 50% au niveau du prix.
  • « Ne pas developper le marché c’est faire le jeu des acteurs americains
    qui sont en sont encore absents ».
  • Les editeurs sont patients
  • Il y a une opportunité à Mutualiser les efforts. Dommage:  ça n’a pas été fait en France…
  • Le point mort pour un roman numérique est de 47 exemplaires
  • Tous les bons fournisseur ont des solutions de production qui convertissent les documents word en xml.
  • Quel type de distribution? Entrepôt unique (gallimard et eden) ou distribution eclatée avec amazon, apple ?
  • Les gens cherchent des pdf
  • Le Marquage numerique avec identifiant est sufisant pour limiter le piratage
  • La finitude du livre : le livre n’est pas un espace qui est pas ouvert a l’infini. Cependant, tout comme la pyramide de Maslow, il y a différents niveaux de profondeur qui composent un livre.
  • Drm: 80% du sav des livres concerne le drm
  • Il n’y a pas de « Napster » du livre. (Note: Bitorrent fonctionne suffisamment bien sans doute…)
  • Attendez-vous aux virus dans les livres numeriques…

 

François Bon. Tiers livre
http://www.tierslivre.net/
@fbon

(Note : Accrochez vos ceintures)

  • Comment aller vers une demande ? La est la question de départ…

 

  • 2er point mutations : la continuité dans la révolution ? Regarder en arriere… L’histoire du livre. Tablette d’argile, codex, méta-donnes, reproductibilité du livre, imprimerie, gutemberg, garamond:graveur du  temps de Francois 1er, Mutations irreversibles et totales…
  • 2e point: (livre numérique=) le laboratoire ouvert. Il n y a pas de modèles, que des chemins de traverse.
  • La chaine des acteurs du livre est déchaînée…
  • Faudrait que le progres fasse des progres (exemple du telephone de proust en 1909)
  • L odeur du papier = la chaux, les produits chimiques. Le papier semble simple (mais ne l’est pas).
  • Comment donner l’envie aux gens de faire l’effort de rentrer dans l’oeuvre ?
  • L’espace numerique est déjà dans l’intimité. Dans les universités ils installent maintenant des  brouilleurs (pour ne pas perturber les cours).
  • (Note: j’ai loupé le 3e point… )
  • 4e point : nos usages. Spotify, j’ecoute a volonte pour 10 euros. Finalement le pacte moral est : « comment les flux retribuent-ils les auteurs ? »
  • (Les gens comme nous/moi 🙂 Sommes nous capables d’entrer dans une ville sans entrer dans une librairie ?
  • Le livre homothétique par opposition au livre réversible

 

Pierre Collin – executive manager chez Twist
http://www.twist-cluster.com/

  • Image 3d
  • Archivage numerique
  • Serious game, mutation de contenu. Jeu de video.
  • Digital signage, epaper ?
  • Contenu internet mobile
  • Motion capture
  • Apres soirée thématique sur le livre numérique : Soiree networking, cocktail dinatoire…

Questions & réponses, réponses souvent de François Bon:

  • Dilicom et les bouquets d’abonnements
  • Poésie : on ne sait pas gérer les blancs entre les mots en epub…(NDLR: même avec les entités  ?)
  • Dépôt légal manuscrit + un decret qui autorise la bnf a pomper le web…
  • Addresses des robots de la bnf sont connues et permettent de pomper le contenu du site. 1700 sites francophones litteraires sont Pompes sur le web par la BNF

Françoise Prêtre – la souris qui raconte

http://www.lasourisquiraconte.com/
  • Une économie expérimentale

 

  • Proposer des lectures-jeu animees et interactives
  • Format flash
  • Histoire a lire/ a jouer / a inventer
  • 12 histoires/livres numeriques avec extrait en consultation gratuite
  • Pme de 2 personnes
  • Futur : ipad et multi-langues, position leader
  • « Le livre numerique est avant tout un livre ? Non il peut etre ex-nihilo… »

 

Amélie Rétorré – IZNEO
http://www.izneo.com/